La passion est un mot qui fait chavirer, attire nos sens, les déploie jusqu'à la démesure et donne au final envie d'y goûter comme au péché défendu ! Elle est réputée ainsi et réellement dans les faits ne peut pas être repoussée : ceux qui en témoignent révèlent une non résistance possible car l'envie dépasse la raison.

L'autre, qui nous envoûte, représente rapidement l'unique source de joie de vivre ou de sensation d'être si vivant. Malheureusement les fruits de la passion qui se déchaînent inexorablement entraînent tensions et destruction d'équilibre à terme : en passant d'effusion à incompréhension ou de manque viscéral à osmose vitale.

La passion rend l'être vulnérable, enchaîné voire dépendant.

Pourquoi ? Elle révèle que l'on se sent enfin aimé immensément mais par l'autre et donc insuffisamment par soi-même. Avec une estime de soi peu haute, généralement, on pense que cette seconde moitié de soi incarne un idéal, autorisé à nous étourdir, nous éblouir ou nous peiner au plus profond.

L'amour n'est pas la passion, il est au-delà même si la relation débutante peut y ressembler : il rend l'être libre !

L'amoureux (se) n'est pas en fusion avec soi au point que l'on se sente vide de l'autre en son absence : il(elle) est celui qui épaule, pacifie, accepte sans juger et véhicule une sécurité affective intérieure sans limites.